Le blog du jardinier a changé d'adresse !

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vendredi 26 février 2010

Coings arrondis

C'est le rite,à chaque restauration des gloriettes du cloître les cognassiers vivent une taille hyper rafraîchissante,dite "glacée"...!

Rien de bien facile que de tenir ce type d'arbre fruitier en forme palissée.
Habituellement la taille d'hiver se limite à supprimer le bois mort et abîmé.
Également rabattre les rameaux latéraux trop vigoureux et suivre un bon éclaircissement du centre de la cime;bref c'est d'une taille légère que demande Cydonia ,du soft,du light...!et tout ceci pour le cas d'une forme plein vent.

Mais en forme guidée,immanquablement une épaisseur de rameaux et un enchevêtrement de branchages s'installent...l'affaire ne veut plus rien dire.

Alors c'est la taille de ravalement avec scie,sécateur de force...et surtout dans la tête pour diriger les mains le constat suivant;
- les fruits se développent sur des coursonnes courtes et ramifiées issues de vieux bois.
- les fruits naissent à l'extrémité des pousses de l'année précédente.

Chaque arbre travaillé produit deux brouettes de bois de taille...inutile de préciser que l'allure finie des arbres colle aux gaulettes en courbant l'échine!

L'osier est le bienvenu pour souder les"gros bras" que sont les charpentières aux supports de la gloriette.
Désormais près de quatre ans s'offrent aux cognassiers pour conquérir à nouveau le ciel,je n'utiliserai que les légers ciseaux pendant cette période;mais sitôt ce délai échut gare....




















Hortense d'été...

Visible depuis le jardin des plessis,un majestueux" Hydrangea petiolaris" s'accroche grâce à ses crampons au mur du Prieuré.


C'est un fabuleux grimpant,puissant et un des rares supportant le nord.
De floraison estivale,il donne généreusement des petites fleurs blanches réunies en délicates têtes.
Membre d'une grande famille d'arbustes ligneux,cet hydrangea est rustique et demande peu d'entretien.
Il fleurit sur le bois âgé,et sa taille généralement se limite à supprimer les inflorescences fanées et le bois mort.
Idéalement il devrait être taillé pendant la floraison! Trop dangereux pour l'avenir de certains boutons car toujours difficile à exécuter sans dégâts,c'est souvent au printemps que se fait l'intervention.

Sur l'hortensia du Prieuré,la taille prononcée de cette année à pour objectif de réduire l'ampleur de cet apprenti alpiniste. En effet les dimensions importantes de ce dernier ajoutées au souffle d'un vent fort risquerait à coup sûr une dégringolade fatale;un décrochage du mur sans rappel!


Attention une taille sévère entraîne parfois quelques années de convalescence...normal car après un choc opératoire,c'est repos !

Non loin d'Hortense voici Hedera helix "laciniata" qui avait bien besoin d'une reprise avec les cisailles.
C'est Kilian qui effectue cette coupe bidasse au mur de lierres...quand coiffure et jardinage se rejoignent.











































































Palissages arachnoïdesques

Oui,bon le terme est un peu "capillo-tracté",je veux dire bien sûr tiré par les cheveux!
Mais ces branches de châtaigniers arquées en appui de la charmille évoque chez moi les pattes d'une énorme araignée embusquée dans la haie(comme celle qui est combattue par Tintin dans l'Etoile mystérieuse).

Deux de ces modèles recevant les rosiers"Souvenir de la Malmaison" sont défectueux,voici un bon travail pour mes stagiaires;palissage de rosiers,restauration structure...etc.
C'est aussi le bon moment pour parler rosier remontant et rosier non-remontant,périodes de taille...de quoi tenir un cours de plusieurs heures.

L'instruction est simple,je réalise avec eux la restauration totale avec le travail du rosier sur une des structures;je distribue les gestes et les paroles qui conviennent.

Puis c'est en jardiniers libres qu'ils opèrent ensuite sur l'autre structure;de temps en temps nous regardons ensemble le résultat en cours et nous en débâtons...

Pour information coté taille,ces rosiers sont déjà prêts à fleurir à la floraison 2010.
Le travail donc sur ceux-ci est un dé-palissage et un palissage des plus simple.


Au potager ,Simon prépare le printemps avec les constructions des pyramides-gaulettes,ces"tipis"recevront les plantations de courges bouteilles.








Ouf,de l'air...

...voilà assurément ce qui traverse l'esprit de mes oliviers!

La touffe de perce-neige pointe le bout du museau et les grues sillonnent à nouveau le ciel,mais orientation sud/nord;le gros des frimas hivernaux sont derrière nous.

Habituellement les oliviers restent sous la couette jusque courant mi-mars,mais la nécessité d'une restauration de leurs plessis contraint à retirer la cagoule et l'écharpe de protection un peu plus tôt;rien à craindre pour eux malgré tout.
Ce chantier comprend la remise à neuf des deux niveaux de tressage.

Kilian et Mickaël assistent Laurent à cette tâche en réalisant chacun leur tour sur un olivier ce travail de rénovation de A à Z.


Tout d'abord c'est l'arrachage des vieux plessis et des tuteurs âgés,puis le déblaiement de la terre pour une bonne aisance de travail.

Vient ensuite la remise place de tuteurs neufs ,avec bien sûr la surveillance des écarts et des aplombs...

Le tressage est repris, rang par rang et les quatre cotés en même temps.

Les tuteurs sont ajustés à la scie ,les doigts de la main donne la hauteur gardée au dessus du plessis.

Le plessis bas terminé c'est le tour de celui du haut dans le même ordre d'intervention..
Enfin la terre est remise derrière les plessis en tassant correctement...désormais nos oliviers ont des chaussures toutes neuves.




jeudi 18 février 2010

Pommier, cou couche...couché!

Pommier n'est pas un chien ...mais une Reinette"Baumann"!


Enoncé du problème

Dans le verger de plein vent un pommier aux ancrages racinaires défaillants combinés avec l'action du vent penche dangereusement depuis quelques temps;le nez allait bientôt touché le sol!

Ajoutez à ces deux contraintes les kilos de pommes de 2009...il faut intervenir,d'autant que les dimensions de l'arbre permettent encore une tentavive de remède.



Kilian et Mickaël,stagiaires de ces deux dernières semaines de février relèvent le défi et "s'y collent"!





Dans un premier temps ,déplacage du gazon sur la largeur d'une pelle en délimitant un anneau autour de l'arbre.


C'est la trace de la tranchée à ouvrir sur environ 50/60 cm de profondeur.Ce travail à pour but de cerner le fruitier et de le mettre tel dans un pot.Les racines rencontrées sont proprement coupées.
Une fois toutes ces opérations abouties,avec l'aide d'un solide cordage l'arbre est redressé et maintenu dans la position optimale de l'aplomb.

La mise en motte et la coupe des racines favorisent le pivotage du pommier sur lui-même.

De la terre nouvelle est utilisée pour combler le cernage, il est nécessaire de tasser fortement ce remplissage.

Les plaques de gazon soigneusement conservées sont remises en place sur un lit de sable ;question de facilité!
Le maillet et la planche sont là pour taper et asseoir les" moquettes de verdure".
Pour obtenir un relief doux et un beau mariage de toutes les surfaces en relation,le gazon au pied de l'arbre sur une partie est repris de la même manière.



Un tuteur est solidement mis en place de telle façon que le vent dominant pousse le tronc sur cet appui.L'arbre est lié avec le tuteur à l'aide d'osiers.
Enfin un sablage général permet de remplir les joints entre les plaques et d'assainir la zone de travail.

Kilian et Mickaël sont contents de leur ouvrage;grâce à eux un arbre se tient droit!


La taille du verger est finie et les compatriotes de notre reinette sont fins prêts pour attaquer le printemps!




































Ah...Reu,Reu,Reu

Pour Mickaël c'est la découverte de la taille de la vigne.




Ici il s'agit de la vigne botanique de Coignet (Vitis cognetae) ,peu intéressante pour ses fructifications elle est dans les jardins d'Orsan utilisée pour les qualités décoratives de son feuillage; cette marque esthétique est étrangère aux idéaux Monastique , mais troisième millénaire oblige!


La recherche de la beauté se pratique avec l'art du jardinage , évidemment!


Ainsi ces vignes conduitent en hauts cordons aux alimentations dénudées remplissent des panneaux de bois rectangulaires. Régulièrement taillées en saison, ce vignoble suspendu offre aux visiteurs des couleurs changeantes;des verts rutilants aux rouges sanguins.


Tableaux de feuillages accrochés au mur de l'accueil, peints et repeints chaque année...





Ce que demande la taille pour ces "Vitis cognatae" c'est l'ordre de produire des sarments abondants avec une kyrielle de feuilles...les raisins n'ont aucun intérêt, je le rappelle!


Quitte à donner une instruction autant y joindre un brin de divertissement;la règle de taille est dite celle des "trois R".
Raccourcir le plus près possible de la charpentière maîtresse, tout en travaillant une taille à deux yeux comme dans le cas des vignes de production.


Rajeunir les coursonnes vieillissantes et allongées dès qu'un sarment jeune,vigoureux et mieux situé se présente.


Rafraîchir et aérer les zones de naissances des coursonnes en simplifiant pour ainsi éviter l'allure du saule têtard.




Après cette règle vient celle qui nous concerne tous même après des années de travaux de jardinage, la règle des trois A; Attention,Apprenti,Application!




lundi 15 février 2010

Jardiniers perchés

Oh que non,les jardiniers ne jouent pas,c'est le temps de la taille pour les grands fruitiers du verger.

Pour ces arbres fruitiers dits de "plein vent" il ne s'agit pas objectivement d'une taille de fructification,bien que sur le long terme elle y participe.

Cette intervention doit aérer l'arbre,favoriser les départs horizontaux au détriment des rigides et forts allongements verticaux.
C'est aussi le bon moment pour reprendre les branches éprouvées par le poids des fruits de l'automne dernier.

Maintenant que les arbres sont nus...nous avons des surprises!
De nombreuses branches sont brisées ou si déformées qu'elles en sont condamnées...des décisions s'imposent!
Échelle,sécateur de force et scie égoïne sont les outils indispensables pour toutes ces opérations d'élagage.

Les coupes importantes sont protégées avec du mastic anti-chancre,la suppression d'une branche est un acte suffisamment stressant pour l'arbre,inutile d'en rajouter avec une fenêtre grande ouverte aux intrus.
Et "tris-répétita"!,troisième assaut de l'hiver avec sa neige...halte à la taille dans cette fin de semaine dernière.

Patience,patience le coucou en fleurs et le coucou qui chante se profilent à l'horizon...


vendredi 5 février 2010

...R,S,T,?

Les palmettes "à la diable" bien étalées,taillées et attachées attendent de pieds fermes le temps des cerises!

Tout mon petit verger éventail de groseilliers n'est plus dans mon planning de travaux,je vais pouvoir aller voir ailleurs avec mon sécateur et ma serpette.

..."à maquereaux",un internaute connaît-il précisément l'explication de cette appellation?.Pour ma part j'ai une solution fournie par un visiteur,...j'attends!


U,c'est la lettre de l'alphabet qui arrive dans la suite...C'est aussi le nom de cette forme fruitière habituellement réservée aux pommiers et poiriers.

Ici ce sont à nouveau des groseilliers à maquereaux qui suivent cette figure.

Lors d'une visite de jardins en Angleterre,j'avais observé la tenue des petits fruits avec ces formes si rigoureuses;j'ai toujours la vision des superbes demi-tiges de groseilliers à maquereaux dans le jardin de Rosemary Verey ,"Barnsley house"...si ma mémoire ne me trahit pas!

Les petits fruits acceptent les formes géométriques comme les fruitiers à pépins,mais le vieillissement rapide de ces végétaux limite la durée de ces présentations.




La formation de cette palmette U simple est conforme à la construction pour celle d'un pommier/poirier,j'ai tenté une variante(photo 1) avec succès;

- il s'agit d'utiliser deux branches dès la base et de les torsader sur elles-mêmes,puis chacune d'elle devient un bras de la palmette.

1


Ci-dessous(photo 2) la version standard d'une élaboration de cette forme,pincement à hauteur propice puis avec la conservation de deux départs c'est la mise en condition pour élever les parallèles et écrire ce fameux U simple.

2


Ce verger de palmettes est planté en espalier face au soleil levant.Le mur absorbe les premiers rayons et protège des rayons brûlants de la mi-journée.


Cette plantation particulière se trouve dans l'allée des sédums,partie du jardin non ouverte aux visites...mais elle est parfaitement observable pour tous les yeux avertis.


N'ayez pas peur!ce ne sont pas des lions en cage,mais deux jardiniers fiers de présenter un des claustras du verger des poiriers:encore trois à refaire si le temps nécessaire et les matériaux sont suffisants.