Le blog du jardinier a changé d'adresse !

Retrouvez les derniers articles du jardinier sur Villa Ursinus, le journal du prieuré Notre-Dame d'Orsan.

jeudi 28 octobre 2010

De la croix au cercle...?

..en passant par la ligne droite pour finir en cylindres!
Vous reconnaissez ces photos...? Et oui cette semaine était celle des ateliers au jardin avec bien sûr celui du bois.

De Bretagne, de la vallée du Rhône, l'Auvergne ou l'Orléanais..et du Berry, des candidats à ce stage sont venus oeuvrer des bouts de bois à Orsan. Le matin c'est l'apprentissage du travail du plessis de gaulettes de châtaignier dans le jardin des parterres surélevés.

Une fois les ouvrages réalisés et avant le déjeuner bien mérité, tout le monde prend la pose devant une corbeille restaurée.

Puis l'après midi c'est la compréhension in visu du titre de cet article!

Un cordeau en guise de ligne droite...

Une croix...

...la pose des quatre premiers tuteurs

...quatre autres tuteurs pour arriver au cercle

...et obtenir des cylindres.
Les candidats à ce travail ont par la suite tressé sur ces squelettes cylindriques des branchages de saule marsault et de sarments de vigne, confectionnant à la finale de magnifiques " nids d'oiseaux".
Non loin, mon équipe du jour réalisa un tunnel avec ses arcades, utilisant l'osier comme lien.

Une photo souvenir pour marquer cette rencontre sur les terres du Prieuré.

Enfin avant de remonter vers le restaurant pour une part de gâteau et un verre de jus de pomme du verger, mes apprentis jardiniers se sont frottés aux gros morceaux! Un plessis long avec des gaulettes plus fortes que la normale..ce n'était pas le moment de baisser les bras.
Merci à tous pour votre venue au Prieuré, la joie et la bonne humeur ainsi que le soleil d'automne ont rayonnés sur cette journée que j'ai souhaité instructive pour tous.















































Un peu de cran, voyons !

C'est une semaine intense coté taille des rosiers, les froids arrivent condamnant irrémédiablement les dernières fleurs...je profite de la douceur du moment pour jouer du sécateur et de la serpette.
Sécateur, sécateur...c'est vite dit, cela n'est pas toujours exact! C'est parfois la scie voire la tronçonneuse qui est mise en action.

Ce fut le cas pour rabattre fortement ce gros bois âgé de rosier qui avait fait son temps. Étant donné le diamètre important de l'allongement, une application de goudron de Norvège protectrice est plutôt bienvenue.

Pour la mise à fleurs de certaine coursonne courte et rigide, la cassure est une opération radicale et efficace ( soulignée au feutre bleu sur la photo!). Radicale ,car l'année prochaine cette branche devra être éliminée. Efficace, car cette fracture ( sans rupture de sève, et qui va se ressouder)provoque un fort stress sur le reste de la coursonne, ce qui conduit généralement une émergence de fleurs en saison.
Cette technique de brisure se rencontre dans le monde des fruitiers, jardinier rime avec apprenti sorcier parfois, aussi j'ai détourné cette particularité de travail aux rosiers.

Tout comme les pratiques de crans et d'incisions utilisées dans la conduite des palmettes et cordons divers...Des yeux ont tendance à rester dormant notamment à la base des puissants allongements des rosiers vigoureux.


L'incision consiste avec la serpette à couper en superficie les tissus pour rompre les canaux de circulation de la sève, ceci au dessus de l'oeil que l'on veut réveiller pour bien sûr bloquer la sortie de la sève.

Puis en appui , faire également des coupures directrices afin de canaliser et diriger la sève vers l'oeil endormi. Afin là aussi de rendre mieux visible les opérations pratiquées sur les photos, celles-ci sont soulignées au feutre bleu.

Le barrage et les stries directrices peuvent être de paire ou l'un sans les autres. Pour trouver une image parlante c'est le péage de l'autoroute et les quilles directrices guidant les voitures. Tout le monde freine et ralentit puis s'échappe par la seule sortie autorisée par le bornage.

Ces incisions fines et en surface restent légères tout de même pour le rosier, celui-ci aura sitôt fait de cicatriser et fermer les coupes. Entre temps la sève aura pris un autre chemin et activer un oeil latent.

Le cran est plus violent d'intervention dans sa mise en place, c'est une rupture profonde digne d'un fossé creux...! Avec la serpette il faut enlever une esquille d'écorce en forme de demi lune. Le cran jumelé avec des incisions longitudinales directrices donne souvent un choc à l'oeil latent et le vif afflux de sève à de grandes chances de le réveiller.
Le cran produit une rupture des canaux très prononcée, il reste visible longtemps sans parfois se cicatriser totalement si le jardinier a eu la main lourde avec son greffoir! La demi lune ne doit pas excéder 2 mm, mais bien couvrir le dessus de l'oeil et obstruer le passage de la sève afin qu'elle n'est comme échappatoire que l'oeil visé.
En arboriculture, crans et incisions se pratiquent également pour un objectif inverse, celui d'affaiblir un oeil trop vigoureux et ayant donc la fâcheuse volonté de faire du bois.

Sur les deux clichés ci-dessus on peut voir nettement la cicatrisation des crans et des incisions ainsi que les généreux départs végétatifs déclenchés par ces techniques chirurgicales.
" Être incisifs et avoir du cran", voici peut-être la devise des rosiers du Prieuré Notre Dame d'Orsan?
























jeudi 21 octobre 2010

" J'suis le poinçonneur des...

...poiriers!
Tous les fervents visiteurs assidus des jardins du Prieuré Notre Dame d'Orsan connaissent les illustres sentinelles du verger des pommiers plein-vent: trois anciens poiriers sagement implantés.

Ces fruitiers , sur le tard, ont la particularité fâcheuse de présenter des cavités au sein de leurs troncs ou branches. Ceci n'est pas pour déplaire à la chouette chevêche par exemple, ni aux nombreuses larves d'insectes spécialisées à ces milieux caverneux parfois humides.

L'un de ces trois mousquetaires montraient une anomalie sur une des faces de son tronc.
Une énorme cavité fort bien cachée et protégée par une carapace sèche de bois commençait à prendre l'eau et à se désagréger.
C'est le début de lourdes complications pouvant abréger la vie du fruitier. Après avoir calculé la profondeur de rétention d'eau, un trou est effectué avec une mèche de bon diamètre pour permettre d'évacuer l'eau prisonnière au point le plus bas de la crevasse.

Puis un rinçage est effectué avec plusieurs arrosoirs d'eau propre. Cette action lave et purifie l'intérieur où suite à la pourriture du cœur de l'arbre un terreau se formait lentement...attirant tout un écosystème spécialisé dans la matière!

L'intérieur est désormais sain et l'eau de pluie ne pourra plus y stagner.

Reste uneouverture pour toute une faune en quête d'abri ou de niche dans cette grotte naturelle, mais ces hôtes seront sans incidence sur la vie de l'arbre.
... j'fais des trous, des p'tits trous...!"










































jeudi 14 octobre 2010

Mon chou!

Particulièrement remarqué et remarquable cette année , c'est le parterre des choux! Nos pépères sont en pleine forme et arrivent au bout de leurs croissance pour certains.


Ce qui est à craindre avec les pluies du moment c'est que les choux arrivés au stade " ballon de basket", fendent et s'ouvrent...


Pour les choux-fleurs, il y a toujours le coup du chapeau sur la tète en repliant les longues feuilles comme des oreilles sur la pomme! Mais cela ne suffit pas toujours, dommage...


Les derniers visiteurs et de nombreux internautes me demandent les secrets pour obtenir de tels résultats...? Rien de spécial, beaucoup d'amour et de soins sont fondamentalement le point de départ!
Mais c'est sans problème que je vous livre notre mode de travail pour le parterre des choux d'Orsan, protocole récurrent et identique depuis le début ce cette culture en 1993 sur les terres du Prieuré.
- aucune attention aux phases lunaires!
- abondante fumure du parterre ( bovin)
- préparation minutieuse des terres avec un passage en profondeur de la motobineuse. Trois ou quatre passages en deux temps.
- plantation soignée des choux, assis aux premières feuilles et bornés convenablement. Les plants sont à racines nues.
- plantation aérée pour limiter la mouche blanche, esp d'environ 0.80cm entre les sujets.
- lutte manuelle contre les chenilles de la piéride.
- traitement au cuivre des plants dans leur jeune âge.
- arrosage manuel dans les cuvettes préalablement confectionnées, ceci pendant tout le temps nécessaire de la reprise des plants.
- travail du sol avec canadien , serfouette durant tout le temps de développement des choux.
- arrosage avec un cracheur 4 h toutes les semaines lors de la saison sèche.
- plus d'intervention pratiquement depuis septembre...


Maintenant c'est la contemplation et la récolte....




Autre légume arrivant à son terme, c'est le poireau, une délicieuse liliacée qui une fois cuite est bienvenue dans l'assiette avec du gros sel, huile d'olive et vinaigre balsamique...


Là aussi ce sont des champions que Simon et Laurent sortent de terre, le "Carentan" comme le "bleu de Solaize" sont assez vigoureux pour engendrer des fûts de plusieurs centimètres en diamètre et en longueur.
Nous procédons à l'arrachage car ce parterre doit recevoir la rotation des céréales pour l'année 2011, le temps est favorable pour préparer les terres et la semence d'épeautre est livrée...il manque celle des plantes des moissons et les semailles seront possibles.

Près de 500 poireaux ne se mangent pas en un jour! Heureusement le poireau accepte la mise en jauge, ce qui facilite sa consommation tout au long de l'hiver. Il suffit de venir prélever dans le stock mis en terre dès que le poireau est au menu...



Allez les jardiniers, courage c'est la dernière remorque!

















































jeudi 7 octobre 2010

C'est la danse des canards...

Monsieur le hérisson fouine dans le potager histoire de se mettre un petit truc de fin de saison sous la dent! C'est toujours sympa de se retrouver nez à nez avec cet animal discret et souvent nocturne, c'est aussi un bon indice de l'équilibre d'un écosystème.


...et font coings, coings! En fin de compte ce ne sont pas des canards qui dansent mais les cognassiers , et cette année encore leur générosité est grande.


Déjà à l'honneur dans un article précédent je ne me lasse pas de glorifier mes palmettes de " Monstrueux de Vranja" et " Champion". Comparé aux palmettes de pommiers et poiriers, les cognassiers palissés ne semblent pas faiblir d'une année sur l'autre coté production; l'alternance ce n'est pas pour eux!

Une fois récoltés, les coings sont entre les mains de maître-cuistot! Après des opérations précises et secrètes...arrive la mise en pot; et là" le nec plus ultra"c'est une petite branche fraîche de romarin qui est glissée avec la gelée chaude!

Un arôme subtil est crée avec cette association, et une fois dégusté c'est l'adopté...vous n'avez pas de coings! Rendez-vous l'année prochaine au sein de l'accueil des Jardins du Prieuré pour vous procurer cette denrée rare et délicieuse...







































...coihgs, coings!