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mercredi 14 octobre 2009

Capucine dans le labyrinthe ?


Autant en saison elles passeraient inaperçues ...que l'automne arrivée les capucines sont très remarquées et contemplées !


Leurs fleurs en trompettes déclinants les tons rouges , jaunes , orangés et abricots sont mieux que jamais visibles . Tantôt simples ou doubles , ce qui dans le deuxième cas donne aux inflorescences une allure ébouriffée, chiffonnée.











Là , ou d'autres feuillages ont pris leurs manteaux saisonniers...les capucines arborent fièrement des feuilles vertes luisantes ! Les charmes en sont jaloux.


De culture facile , la capucine surprend même le jardinier par ses germinations spontanées et inopinées en tout lieu du jardin d'une année à l'autre .


Ses boutons floraux ( faux câpres ) peuvent finir dans votre assiette , que demander de plus ; belle pour les yeux , bonne pour le ventre !





Mais alors pourquoi cette interrogation concernant la présence de capucines dans les jardins d'Orsan ?
"M'enfin c'est invraisemblable , que fait une capucine dans un jardin à l'accent médiéval et aux connotations monastiques ? "... crient au sacrilège les puristes!


Lors des visites (et comme cela est bien précisé dans les ouvrages ) je ne manque pas de rappeler que les jardins d'Orsan sont une restauration et non une reconstitution , et surtout que leurs constructions est d'inspiration monastique .
Les mots sont toujours de grande importance , ces précisions de vocabulaire permettent d'accepter ces chères capucines , végétaux exotiques et hors de tout contexte historique pour justifier leurs places dans un jardin médiéval .
Les capucines ne sont les seules étrangères à la règle ; cosmos , ipomées , cobées...la liste est longue!

Une reconstitution aurait figé le jardin et attiré les foudres des spécialistes , car malgré tous les efforts possibles , forcément infidèle à la vérité monastique du jardin médiéval. "L'inspiration " est plus souple , permet une liberté dans la présentation d'un jardin de ce caractère tout en suivant les idéaux fondateurs ; l'utilitaire et le symbolique.
Enfin et surtout, n'est-ce pas l'humain qui donnerait la pleine légitimité à un jardin de monastère ; n'est-il pas vrai en tant que tel , que lorsqu'il fait vivre et qu'il est vécu par une communauté religieuse ?

Loin d'une recréation fidèle à ce que pouvait être les jardins d'Orsan , ces jardins cultivés sont une création enrichissante. S'appuyant sur la période lointaine d'occupation de ses terres, et la vocation des occupants de ce territoire , Orsan offre un regard modeste et condensé de la représentation d'un jardin médiéval de monastère.
Leurs constructions au quotidien depuis toutes ces années , est pour moi une magnifique récréation!



J'oubliais , notre capucine est frileuse et aux premiers froids....! Pas de problème il suffit d'avoir pris les devants en gardant précieusement des graines ; vivement l'année prochaine et les beaux jours pour que renaissent les capucines.


Le jardin est fermé aux visites, c'est toujours un vide et en même temps un moment de redécouverte , une réa-propriation des lieux pour les jardiniers. Tout comme si après une séparation ou un éloignement on se retrouve en tête à tête , au calme pour discuter et prendre des nouvelles.
Avec les premières gelées de cette semaine , les bêchages du matin sont appréciables car plutôt réchauffants.
Toujours des tailles de haies , la fermeture des circuits d'eau , le ramassage des feuilles..les dernières récoltes , bref le temps des gants et des bonnets arrive.

Une reconnaissance de végétaux pour finir ;
"Quel est le nom de ce fruit comestible ( et oui !) ? , ainsi que bien évidemment le nom de l'arbuste qui le porte en ce moment.
Indice : " Je suis oxy ou mono "













5 commentaires:

  1. Je crois avoir trouver: le fruit de l'aubépine s'apelle "cenelle"! O mon Dieu j'aprends (je suis flamande) de plus en plus le français et grace à vous les plantes! Espérons que ce soit correct!

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  2. Eh oui , la cenelle : c'est bien le fruit rouge de l'aubépine .
    Au Moyen-âge , en période de disette dure les cenelles ( pulpe dénoyautée ) étaient ajoutées aux farines de blés pour augmenter le volume .
    Cet arbuste est représenté par deux espèces :
    - Crataegus laevigata ( ou oxyacantha )dite "Aubépine" , avec des feuilles plutôt pleines et un fruit contenant deux à trois graines .
    - Crataegus monogyna dite " Epine" , avec des feuilles plutôt découpées et un fruit à une seule graine.
    De la famille des Rosacées , son utilisation pour construire des haies est fortement déconseillée en raison de sa forte sensibilité au feu bactérien. Et pourtant c'était la plante idéale pour les haies plessées vivantes autour des villages ou les prés , car très défensives grâce aux épines des arbustes.
    Dans le Berry , l'épine blanche est différenciée de l'épine noire ( le Prunellier ou Prunus spinosa ) par la couleur de son bois clair qui s'oppose au noir de l'écorce du prunellier ; les deux végétaux fleurissent blanc.
    La floraison de l'aubépine se produit en mai, ce qui lui valut l'apellation de Maïa ( mère d'Hermès )...plus tard mai est devenu également le mois de Marie.
    L'aubépine est le porte-greffe des néfliers , et la longévité de cet arbrisseau pouvant atteindre 6/7 mêtre de haut semble exemplaire : en Mayenne , un sujet de ce genre serait millénaire!
    De beaux rameaux pour les bouquets de printemps ( il existe des variétés roses magnifiques ) , une capacité protectrice et défensive , un complément alimentaire et la possibilité de confectionné un beuvrage avec les fruits ...ajoutez des propriétés médicinales variées , voilà de quoi regarder "the hawthorn" autrement désormais !

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