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jeudi 23 septembre 2010

Fumer nuit à la santé...

...mais pas aux fruitiers! Encore moins au potager...et partout dans le jardin. C'est reparti pour la fumure des terres d'Orsan, cette année tout le monde végétal du Prieuré va en bénéficier contrairement à l'an passé , inutile de préciser le volume de fumier que nous allons épandre!





Je vous fait grâce des différences entre amendement humique, amendement organique et engrais organique normalement vous êtes au fait des particularités de chacun d'entre eux?



Le fertilisant utilisé est du fumier naturel issu des bovins; il est donc constitué d'excréments solides et de litière imbibée d'urine subissant une fermentation chaude avec formation de substances noirâtres dites humiques.
J'utilise toujours un fumier "adulte", celui-ci est reposé.

Selon une considération peu objective mais opportuniste c'est la période de janvier/février qui est conseillée pour épandre le fumier, mais c'est le sous-emploi de la main d'oeuvre qui décide de ce moment...car d'un point de vue agrologique il est conseillé d'épandre et d'enfouir les fumiers avant les pluies hivernales.
Sous climat continental et en sol lourd l'automne est idéale , sous climat océanique et en sol léger le printemps semble le meilleur.

L'enfouissement du fumier le plus rapidement possible est fortement obligatoire car une perte d'ammoniaque traduisant des pertes de rendements sont à craindre ( 25% de perte pour trois jours de surface!).
Très important également, la profondeur d'enfouissement. Pour une bonne évolution du fumier il faut de l'oxygène à la microflore du sol sinon il y a risque de "momification". Attention une trop grande richesse d'oxygène entraîne une combustion rapide de l'humus réduisant à néant l'effet souhaité.
En terres lourdes il est bon d'enfouir d'environ 10cm le fumier sous terre tout en fragmentant au maximum les mottes de fumier. Par contre dans une terre sableuse et légère l'enfouissement peut-être de 30cm tout en conservant de grossières mottes de fumier.
Dans le même esprit les fumiers de cheval et de mouton sont si possibles utilisés dans les terres froides et argileuses, ceux de vache et de porc pour les terres chaudes et sableuses.
De même les fumiers pour donner du corps à un sol léger peuvent être pailleux alors que ceux destinés à un sol lourd sont meilleurs bien décomposés.
Selon ses possibilités d'obtenir aisément du fumier...des doses réduites mais régulières ( 20t/ha tous les ans ou deux ans) sont tout à fait l'idéal. Exception éventuellement pour des sols extrêmement lourds ou il est conseillé d'un apport massif ( 60t/ha!) mais tous les 4ans.
L'apport de fumier peut se faire pour tous les végétaux...avec des bémols évidemment pour les légumes bulbeux ( ail, oignon...) et la grande famille des légumineuses.

Enfin retenez que le fumier très pailleux et en grande quantité incitera les légumes racines ( ex; carotte) à fourcher! C'est pourquoi pour cette catégorie de plante l'utilisation d'un fumier très décomposé et en fine répartition donnera de bien meilleurs résultats.
Avantages et défauts du fumier? Le fumier contient les éléments nutritifs NPK vitaux pour les plantes, le processus de dégradation provoque une activité bactériologique dans le sol, il joue un rôle d'amendement...bref que du bonheur je ne vous l'apprend pas! La cerise sur le gâteau, le temps de l'épandage sur le sol c'est un véritable buffet à ciel ouvert pour les poules qui se font une overdose de vers et autres faunes vivants dans le fumier.
Qu'en est -il de l'assimilation des éléments du fumier coté nutrition végétale? Il s'avère que l'acide phosphorique contenue dans le fumier est plus actif que celui des engrais minéraux! La potasse qu'elle provienne du fumier ou d'un engrais minéral a une action comparable à celle de l'acide phosphorique. L'azote des engrais minéraux est mieux utilisable que l'azote fournie par le fumier.
Les sols d'Orsan sont de texture moyenne ( ni trop lourds , ni trop léger!), le fumier de bovin est ce qui est le plus facile à se procurer. Nous épandons tous les deux ans ou chaque année selon le calendrier un fumier légèrement décomposé ( un an de stockage), ce travail se fait dès septembre avec le bêchage qui suit au plus près. Lors du bêchage et déjà au moment de l'épandage les mottes de fumier sont cassées et dégrossies pour leur enfouissement. Selon la météo, le personnel et le calendrier des travaux le bêchage se poursuit tout au long de l'hiver, ce travail est stoppé lors de périodes pluvieuses, froides et neigeuses intenses.
Fini la parlotte et les bons conseils; le tracteur remorque , les brouettes de solides jambes et l'huile de coude sont maintenant les clés pour fumer...tout en assurant une bonne santé!



















































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