Le blog du jardinier a changé d'adresse !

Retrouvez les derniers articles du jardinier sur Villa Ursinus, le journal du prieuré Notre-Dame d'Orsan.

jeudi 27 janvier 2011

If yew taxus?

Ce n'est pas une maxime du style " Si tu taxes?", mais bien sûr la dénomination française, anglaise et latine de l'if commun. C'est un nouveau chantier qui s'ouvre et qui devrait se dérouler sur deux années; le changement d'essence végétale pour les haies séparatrices des jardins secrets des chambres Jour et Nuit.

Lors de la création de ces jardins nous avions opté pour le laurier tin ( Viburnum tinus) comme composant de ces haies. Persistant et de floraison blanche, pousse rapide et une bonne aptitude aux tailles fréquentes, bref, tout paraissait bien dans le meilleur des mondes.

Oui...mais voilà ce laurier en question est du genre des viornes! Ces végétaux exhalent une odeur désagréable surtout lors d'une pluie intense et aux frottements voire après une taille de maintenance! Difficile de vivre et de se reposer dans un environnement saturé de fragances indélicates.

C'est avec dépit et résignation que nous devons revoir la copie............
Comme quoi même les " meilleurs Maîtres jardiniers" ne savent ou ne pensent pas à tout, du coup comme dans le mythe de Babel il faut reconstruire la tour après son démantèlement forcé.

Cette fois ci pas d'égarement dans le choix de l'essence, c'est pour l'if ( Taxus baccata) que nos votes se dirigent sans hésitation.
Certes il n'y aura pas de floraison spectaculaire ( qui est de toute façon légère chez le laurier tin lorsqu'il est taillé en haie stricte) mais nous avons une essence noble, persistante et d'un vert luisant intéressant.
Dans l'immédiat c'est l'huile de coude et la pioche /tranche qui sont en action, après avoir rabattu fortement les touffes de lauriers au sécateur de force...après quoi Simon joue du levier pour arracher de la terre ces viornes devenues indésirables.

















Bois et bois, encore du bois...oyez charpentiers!

Mèche, tire-fond, tige filetée, scie...est-ce un chantier de charpentiers qui se passe sur le site?

Il y a de quoi douter et perdre son latin en effet mais les jardiniers d'Orsan n'ont pas la grosse tête et de l'art de construire une charpente ...nous n'en savons rien!

Notre ouvrage ne devra pas soutenir des tonnes de tuiles , ardoises ou lauzes mais seulement des vignes muscats et chasselas,alors restons humbles.
Ceci dit, même à petite échelle les lois des aplombs, niveaux et de l'apesanteur restent incontournables.

Deux lignes de tuteurs légers tiennent ainsi l'aplomb de nos poteaux de soutien coté haies du cloître, ces tuteurs recevront ultérieurement un lattage pour former un claustra sur toute la longueur.

La pose des grandes horizontales du plafond de la pergola se poursuit , l'assemblage se réalise avec des tiges filetées pour une solidité à toute épreuve. Là aussi une précaution doit être prise afin de prévenir la loi de l'apesanteur; à nous, au secours la triangulation...à suivre


































































jeudi 20 janvier 2011

Toi, toi...mon toit!

Le chantier " taille de reprise" de la gloriette en charmes des fruits rouges était en " stand by"!.
Le toit restait à refaire suite à la descente des hauteurs de cette gloriette.

Afin de rabattre ces branches gardées soigneusement , un bâti rigide est incontournable pour permettre le palissage et la formation d'un plafond végétal.
De solides gaulettes forment une première charpente assez forte puis un petit réseau de bambous tel un lattis de toiture permet le perfectionnement d'attache des branchages.

Certainement un peu clair encore en ce début d'année, le couvert végétal va vite s'épaissir et former une belle toiture chlorophyllienne: vive les structures de développement durable!









Maçonnerie! It's true...lle!

Pour être franc ce n'était pas prévu au programme du chantier mais surprise, surprise...

Lors du démontage de la pergola les dessus des têtes des piliers de pierres de taille se sont avérés d'un état douteux...une petite reprise s'imposait pour être dans le vrai!

Alors le temps de faire une gâche de chaux, de jouer de la taloche et de la truelle, puis le séchage nécessaire à la prise; bref deux jours environ pour régler cette affaire plutôt de maçon que de jardinier .

Puis c'est le montage des poteaux verticaux en correspondance avec chaque pilier de pierres. Cette fois ci pas de mise en terre comme précédemment mais une pose directe sur le sol de bois de la pergola.
Le poteau est lié avec le sol grâce à un tenon métal , juste pour éviter que la base du poteau ne glisse pas par la suite sous le poids de l'ouvrage.

Une tige fer de diamètre 18 est placée dans le poteau , puis un trou dans le sol reçoit cet ensemble...le tour est joué et la ligne de poteaux est debout en fin de semaine.

Le calage des aplombs se fera lors de la pose des horizontales...à suivre.






































jeudi 13 janvier 2011

Per....

Percolateur: non!

Performance: non!

Perméable: non!
Pergola, c'est le nom qu'il fallait trouver et il s'agit surtout du gros chantier de restauration de ce début d'année 2011.

En effet la pergola d'Orsan a fait son temps et demande un sérieux coup d'intervention , et si la forme va être totalement transformée le fond , lui, reste solidement identique.

Alors souvenez vous bien de l'allure de la pergola ou regardez d'un oeil expert les photos de cet ouvrage car une pergola nouvelle va naître!

Tout d'abord c'est le dépalissage des vignes conduites en treille...avec l'élimination radicale des quelques pieds installés dans l'axe central. Et oui , nouveauté importante pour l'exploitation de la vie de la pergola, il n'y aura plus de poteaux centraux!


Ceci fait c'est le démontage de l'ouvrage ce qui est assez facile, puis l'évacuation beaucoup plus longue et éreintante de tous les bois usés par les années. Seuls quelques gros poteaux encore sains en grande partie après près de vingt ans sont conservés pour d'autres usages futurs dans le jardin.


Une fois la place propre et dégagée c'est l'étude et la réflexion pour le montage de la prochaine pergola, cette fin de semaine a été le moment des cordeaux, des essais, des dessins...à suivre!

















































































jeudi 6 janvier 2011

Epine noire et épine blanche...?

Le bocage est la caractéristique du paysage du Berry, des prés clôturés par des haies avec des grands chênes parsemés d'ici de là.

A Orsan c'est aussi le nom que l'on donne à la dizaine d'hectares travaillés de façon agricole, mais qui font partie bien sûr du jardin: la main de l'homme agissant régulièrement depuis une première intervention modelant le paysage de façon " surnaturelle".

Par contre il était important de respecter le" cadre naturel", c'est pourquoi les haies du bocage sont réalisées avec des essences sauvages et typiques du terroir.
Dans le Berry parmi les nombreuses espèces indigènes deux ont été retenues en association pour les haies du grand pré; le Prunellier ( Prunus spinosa ) et l'Aubépine ( Crataegus oxyacantha /monogyna).

Le prunellier a le bois sombre et est nommé dans notre région l'épine noire, l'aubépine a le bois clair et est nommée toujours "cheu nous" l'épine blanche...portant les deux fleurissent blanches mais pas en même temps et ont des fruits de couleurs différentes. L'aubépine existait déjà à l'état naturel sur certaine longueurs de haies, cette plante très sensible au feu bactérien ne se plante plus en haie.

Parce que le jardinier se fait gagner par ces végétaux aux fortes croissances et que les haies atteignent des dimensions sortant du canon d'exploitation, il est vital de rajeunir ces deux essences ( notamment le prunellier) par une taille d'émondage.

Comme leurs noms l'indique ces deux gaillardes ne sont pas des douces mais de agressives épineuses: une bonne paire de gants s'impose pour la manipulation des tailles.
L'opération de ravalement se réalise avec une scie égoïne, un sécateur à main et un sécateur de force.

Le reste n'est que huile de coude et affaire de biceps...puis 18 heures de taillage méticuleux pour remettre aux normes deux cotés du grand champ.
Pour finir, ramassage à la fourche ( c'est plus prudent!) et une belle flambée; le prunellier se consume très bien avec des crépitements et des flammes qui réchauffent la corps et le coeur des jardiniers .


















" Ils sont allés là-bas pour des prunes?"



Voilà plusieurs siècles les chevaliers croisés participent à la guerre Sainte. Quelque soit le qualificatif utilisé, une guerre reste une tragédie pour l'humanité et est toujours signe de barbarie.


Les croisades ont la particularité de faire découvrir aux Occidentaux des architectures, des végétaux...qu'ils ramènent en souvenirs. C'est ainsi éventuellement que certains chevaliers reviennent sur les terres de France avec des arbres comme un prunier particulier ( Prunus damascena). Ce qui aurait fait dire au peuple " Ils sont allés là-bas pour des prunes!". Cette réplique était-elle interrogative ou exclamative et moqueuse...dans notre langage désormais elle indique que c'est aller part pour rien en retour. Je ne peux en aucun cas affirmer et confirmer l'origine de cette phrase, et du coup je m'interroge sur l'expression " Se prendre une prune !".Vient- elle également des temps médiévaux ?


Dans le chantier restauration du labyrinthe l'arrachage des anciennes palissades est terminé. Les tuteurs les moins endommagés seront utilisés pour d'autres usages dans le jardin , il suffit de scier ce qui est utilisable.

Puis c'est la remise en place des nouveaux tuteurs et ceci dans les mêmes trous, afin de na pas perdre la disposition spécifique d'implantation originelle. Cette manoeuvre n'est pas aisée car les palmettes de pruniers gênent fortement les jardiniers. Mais avec prudence, persévérance et dextérité , la soixantaine de tuteurs est figée en terre dans les temps.

C'est désormais le tour de la pose des rangs de gaulettes, ces gaulettes s'insèrent entre les palmettes et les lignes de tuteurs. Les pruniers sont là une très lourde entrave pour ce travail...mais comment faire autrement? Impossible d'enlever les palmettes!
C'est toute la contrainte des supports bois dans un jardin pour le palissage des végétaux, leurs restaurations sont toujours scabreuses! Mais c'est out autant et surtout leur beauté; isn't it ?
En tout cas Laurent et Simon ne se déplace pas au labyrinthe tous les jours pour des prunes...qui cependant recouvriront dès cet été ces palissades fraîchement reconstruites.






























Rosier quoi ?

Les vacances , les fêtes sont terminées c'est la joyeuse reprise pour tous avec peut-être secrètement une pensée pour les prochains congés!
Cadeau de début d'année, c'est le formidable redoux que nous recevons sans rechigner. Cette météo est idéale pour des plantations de rosiers dans le jardin de Marie.

Les rosiers sont classés suivant divers systèmes, celui basé sur l'allure et le port des rosiers est facile à retenir.
Les rosiers plantés en ce début d'année 2011 sont des rosiers tiges. Un rosier tige est un rosier de type " grosses fleurs" ou " petites fleurs" greffé à hauteur ( 1.00/1.20m) sur un porte greffe ( ex: Rosa canina ) mené en tige ( comme un tronc d'arbre).

Comme toute plantation, cela commence par un trou de plantation aux dimensions d'environ 0.40/0.40m.

Puis c'est la mise en place d'un tuteur. En effet ce type de rosier nécessite un tuteurage efficace pour se tenir droit .

Après avoir pratiqué un habillage des racines, le rosier est appliqué contre le tuteur et attaché avec de l'osier. Lors de cette phase , attention à la bonne position du bourrelé de greffe de base sur le tuteur...il ne faut pas de contrariété et le rosier doit épouser impeccablement le tuteur.

Le pralinage est une technique fort intéressante et bénéfique pour la reprise d'un végétal planté en racines nues, mais cependant pas obligatoire.

Arrive le rebouchage du trou; c'est le moment d'apporter de la corne broyée, du terreau ou de la tourbe...pas de fumier frais.
Une fois les racines recouvertes il est nécessaire d'arroser pour éliminer les poches d'air nuisibles. Attention lors de tassage aux pieds de la terre
sur les racines il est important de tenir le rosier pour qu'il ne descende pas en dessous du niveau du sol. Le point de greffe inférieur ne doit pas être enterré...attention ces rosiers produisent des gourmands tout autant à la base sous terre que sur la tige même!

Que cela ne vous décourage pas, le rosier tige est très utilisable en isolé ou en ligne dans des massifs, un type de rosier à découvrir ou redécouvrir...