Le blog du jardinier a changé d'adresse !

Retrouvez les derniers articles du jardinier sur Villa Ursinus, le journal du prieuré Notre-Dame d'Orsan.

jeudi 27 mai 2010

Amoureux des roses...

La floraison est bien partie pour ces plantes arbustives ou grimpantes présentent au jardin d'Orsan.
Ce modèle de rosier anglais sur la photo ci-dessus "made in David Austin" revient de loin...oublié dans un coin et fortement gêné par les haies voisines,il était en voie de disparition!
Transplanté in- extremis,"Gertrude Jekyll" revit et s'épanouit admirablement dans le potager.

Dans le parterre des blés "Mme Alfred Carrière" donne cette pyramide de fleurs blanches rosées et parfumées. C'est un formidable remontant,vigoureux ,résistant et généreux coté floraison.
Lors de votre visite au jardin,attardez vous quelques temps sur les rosiers du cloître et cherchez le pied du rosier...Le même rosier fourni à la fois une forme travaillée dans le promenoir du cloître et de l'autre coté de la haie!Un bon moyen d'économie que de faire deux avec un!

Et enfin pour mes stagiaires de fin d'année dernière voici le fruit de leurs travaux ,les rosiers "Pierre de Ronsard" de la façade commencent leurs floraisons. J'apprécie ce stade ou les boutons sont très légèrement ouverts avec toute une palette de coloris assez variée.
Gros soucis avec ce rosier,tout d'abord la lourdeur des roses qui ont tendance à baisser du nez avec l'âge et la pluie! Et l'autre plus anodin,c'est l'absence de parfum...

Maintenant du très, très rare dans un jardin..les charmes en pleine floraison! Bien sûr il ne s'agit pas de leurs propres fleurs mais de ces chères clématites qui sont plantées aux pieds de certains piliers du cloître.
"Président","Nelly Moser"...etc, égayent un temps le feuillage de nos colonnes. Si ces scènes paraissent intéressantes pour les yeux ,ces combinaisons d'associations ne rendent pas facile le travail de taille des charmes.
De plus la concurrence des charmilles est imposante et les clématites ne donnent pas un plein développement comme elles ont coutume de produire...mais cela reste amusant à faire!


Dans le potager les pivoines sont aussi aux rendez-vous des floraisons et je tenais à montrer le rôle des cylindres confectionnés au printemps pour les maintenir,discrets et efficaces....?









































Puput et p.....

Quel magnifique oiseau que cette huppe fasciée,c'est un oiseau migrateur qui revient nicher dans les régions de bocage chaque saison. Elle cherche pour cela des vieux chênes avec des cavités suffisantes pour y faire son nid,d'où l'importance de laisser de vieux arbres mourants à la disposition de la flore et de la faune demandeuses.
Son chant caractéristique lui a donné cette appellation de "puput" dans le Berry,animal prudent et discret cet oiseau n'est pas facile à observer. Celle-ci à bien voulue jouer la star et se laisser prendre en photo.
Régulièrement le matin ,très tôt la huppe s'observe sur les gazons d'Orsan ou elle doit faire son marché...

Quelle est cette plante?

Voici un peu de reconnaissance de végétaux avec ces dernières photos,une vue très proche des fleurs et une vue d'ensemble.
Bien évidemment il s'agit d'une représentante des Ombellifères (Apiacées) ,et pour aider l'indice est le suivant;
- c'est le légume le plus jeune du potager!







"Tagada" tsoin,tsoin!

..., 2.70euros la barquette de "Gariguette",bigre cela vaut le coup de tenter la culture des fraisiers!
Pour sûr, leurs cultures n'est pas si aisée qu'on le croît. La maladie des tâches rouges,l'oïdium,le mildiou des fruits,l'otiorhynque,le taupin,les limaces et escargots...etc,et tant d'autres ont là aux aguets pour contrarier les projets de récoltes abondantes et la confection des pots de confitures!
Retenez que tout comme le jardinier,le fraisier est un gourmand et il très épuisant par lui-même. L'idéal est de laisser 8/10 ans avant de de cultiver la fraise sur la même planche,et de faire la rotation tous les 3 ans pour cette même planche.
Petit par la taille ,le fraisier demande de la terre et de l'espace pour assurer sa culture correctement!
Le sol idéal pour les "fragaria",c'est un sol léger,fumé de longue date avec une chimie calcaire et ferrugineuse en complémentarité.
Fraîcheur et perméabilité sont également recommandées,les terres des défriches de bois conviennent très bien pour donner un exemple. Sachez que la physique et la chimie du sol influencent les qualités gustatives des fruits. Enfin et surtout le fraisier aime le... soleil!
Plantes vivaces ,elle émet les caractéristiques stolons ou coulants qui se marcottent facilement sous la main du jardinier,mais surtout de façon très naturelle.
Les fleurs blanches ( il en existe des roses avec des variétés décoratives) sont caractéristiques des Rosacées,les fruits (akènes) sont en pratique dénommées comme les graines;c'est le réceptacle de la fleur qui s'accroît ,devient charnu et comestible.
Il existe des fraisiers à petits fruits (fragaria vesca) ,des fraisiers à gros fruits(fraisiers hybrides ou fraisiers anglais) et des fraisiers à gros fruits remontants.
La multiplication se fait par semis,éclatage de touffes ,récupération de coulants. Pour le semis c'est le fruit sec ou akène implanté à fleur de peau ou en saillie sur le réceptacle charnu qui est semé.

Au Prieuré pour occuper les bordures du verger des petits fruits c'est la variété "Bordurella" qui a été choisie. Ce fraisier n'émet pas de stolons ce qui aide fortement pour la bonne conduite le long des poutres de bois. Pas de suivi ainsi des allongements intempestifs ,épuisants et envahissants qui nuiraient à l'ordonnance des allées.

Dans le Jardin des Simples voici la fraise des bois, bonne pour le ventre elle est aussi une délicieuse médicinale.

Ses feuilles,ses fruits sont les supports de diverses propriétés médicales; anti-inflammatoires,contre l'urimécie,dessicatif...mais surtout c'est le sucre,les protéines et les sels minéraux contenus dans les fraises qui sont ses atouts. Elles étaient un remède recommandé anciennement contre l'anémie.

Sociale ,elle se trouve à l'état spontané dans la nature formant souvent de larges tapis. Une mise en garde tout de suite pour sa récolte au naturel;lavez les fruits avant toute consommation! En effet si maître renard est passé par là,avec son urine il peut vous contracter l'échinoccocose...prudence.

Si vous êtes allergiques au coloris rouge , je vous rappelle qu'il existe des variétés de petites fraises de couleur blanche!


Dans le potager voici une variété gustative dont je ne connais pas le nom,elle me vient de mon oncle aussi je le nomme "le fraisier du tonton"!
Très vigoureuse ,elle donne des fruits tôt et tard en saison. Cette année la récolte sera peut-être légère car la planche a été entièrement rafraîchie et rajeunie avec l'arrachage et la reprise des plants trop âgés.
Quelle est ma variété de fraise préférée...j'ai honte! C'est un fraisier peu difficile coté sol et en ensoleillement,ne demandant aucune rotation ni aucun arrosage ...etc,bref nul besoin de jardinier pour ce type de fraisier rare dans les jardins:je veux parler de la fraise"tagada".



























jeudi 20 mai 2010

Semailles et repiquages...

Le travail au potager bat son plein et Simon a de quoi occuper son temps car l'activité est optimale.

Les semis de salades sont repiqués en rangs d'oignons,le trou de repiquage produit par le transplantoir est fort utile pour les premiers arrosages

Les betteraves reçoivent le même traitement,ces légumes racines vivent le repiquage avec un peu plus de stress que les salades,la surveillance en eau des jeunes plants repiqués doit durer plusieurs jours. C'est une contrainte si l'on veut des betteraves en racines nues,mais ces mêmes plantes se trouvent en mottes pour une reprise tranquille et avec moins de suivit.

Piments,poivrons et aubergines sont en mottes,pas trop de problèmes pour leurs plantations...?

Pour les dames tomates,les plants en racines nues "arrachis"sont mes préférés. Attention lors de la plantation,il est conseillé d'enterrer une partie de la tige de la tomate pour que celle-ci donne des racines.
Le pied de tomate s'en trouve fortifié et engendre ainsi un ensemble vigoureux et productif.
A noter qu'il existe dans le commerce des tomates greffées;ces sujets sont exceptionnellement vigoureux,résistants et productifs...mais ne prenez pas peur devant les tarifs...!

Les cosmos que Simon avait semés sont également bons pour le repiquage,avec le transplantoir comme pour les salades. Tout comme les salades,il est important de prévoir une protection ou une lutte contre les limaces et escargots sinon en une nuit le travail est réduit à néant!J'ai trouvé dans mon petit commerce local des appâts anti- limaces utilisés dans l'agriculture écologique,fini les scrupules...sans compter sur les poules qui vont être lâchées bientôt,amis gastéropodes prenez garde!

Voici maintenant le chapitre "buttage"...!
Des plantes comme les pommes de terre nécessitent une butte de terre à leurs pieds. En effet "les pommes" se développent sur les tiges ( ce sont des renflements),alors pour favoriser leurs apparitions il faut couvrir au maximum ces tiges nues et dégagées.

L'autre copine qui reçoit le même traitement c'est la fève,mais pas pour les mêmes raisons. Secouées par le lourd orage passé les fèves étaient couchées dans tous les sens,ce buttage favorise le
maintien et l'enracinement qui de toute façon sera mis à contribution naturellement par le poids des gousses futures.

Avec une pioche ou le racloir à boue ( très efficace!) la terre est relevée sur la base des pieds,environ 30 cm.

Utilitaire dans un premier temps je trouve ce travail des terres formidable pour donner une esthétique au parterre. Les rangs relevés sont nettement plus visibles et l'ensemble produit une signature bien particulière.


































Le maillage

Ils étaient timides jusqu'à maintenant,mais tout doucement les voilà partis!Je veux parler des charmes qui composent les haies d'Orsan.

Le froid contrariait fortement la pousse de début de saison,mais avec ce beau soleil des derniers temps la machine est en route et la taille des charmilles est commencée.

Devant la sortie de l'accueil coté jardin un mur végétal percé de fenêtres s'offre aux regards des visiteurs,il s'agit du maillage.
Son architecture et son travail sont intéressants,cette paroi trouée délimite clairement un espace pour le départ des visites et grâce aux fenêtres découpées l'ensemble reste aéré et à claire-voie,permettant une vue sur le Prieuré et le Parterre des blés et des fèves.
Un mur opaque, en condamnant la perspective sur le bâtiment aurait été écrasant et oppressant.

Chaque année nous entreprenons la taille des charmes par le maillage,c'est la règle!
Cette structure n'est pas importante pour ce qui est de sa taille,mais elle demande beaucoup d'appareillages et de manipulations pour celle-ci.

L'utilisation des échelles est incontournable mais c'est surtout le plateau d'échafaudage qui est très utile. Posé avec des appliques spéciales d'un coté sur une échelle et de l'autre posé sur l'échafaudage roulant,cette planche de bois permet de traverser le maillage, et de tailler ainsi en toute sécurité les fenêtres une à une.
Après, tout est question d'huile de coude car l'usage des appareils lourds ou électriques n'est pas aisé;ainsi les petits ciseaux et la cisaille manuelle sont les rois de la situation.
Le maillage fini ,il faut déjà se diriger vers d'autres haies...










jeudi 13 mai 2010

La descente avant l'Ascension !


Tout d'abord en visuel la réponse à l'énigme en fin de "Peintures de guerriers" ( avril 2010),il s'agit du système d'irrigation pour le potager qui en fonction est une véritable colonne rafraîchissante.

Maintenant un chapitre moins tendre..."un aga d'iau anc des gerzis",voilà ce que le début de la semaine a réservé au Prieuré.Ah oui ,j'oubliais la traduction en français de cette berry-phrase;un orage à forte pluviométrie avec des grêlons.

Rien de bien extraordinaire,mai est le mois de ces coups de tonnerre violents,celui-ci a légèrement ébouriffé la chevelure d'Orsan et la semaine fût consacrée à réparer les séquelles.
Nous avons joué des dents légères pour ratisser les branches tombées sur le sol.
Nous avons pelleté et roulé à la brouette le sable rose des circulations que les dizaines et dizaines litres d'eau tombés se sont amusés à déplacer.
Nous avons lavé et balayé les sols de bois souillés d'une petite pellicule de boue et de déchets organiques.
Nous avons tondu les gazons avec la tondeuse à lames(l'utilisation de l'hélicoïdale étant impossible) afin d'aspirer et de ramasser les éclats de feuilles jonchant les gazons.
Nous avons remplacé les frêles citrouilles fraîchement plantées et autres végétaux tendres ayant subit les assauts des billes de glace. Heureusement ,car surtout prévoyant,Simon possède en attente dans ses châssis et tunnels tout ce qu'il faut pour ces substitutions forcées et imprévues.


Nous avons...bref une semaine de remise en ordre et de nettoyage.Tout va bien pour le jardin,et les visiteurs présents n'ont pas identifié la gifle que le jardin a reçu tant la reprise en main par les jardiniers est ajustée.

Bien sûr,ce qui vont trinquer ce sont les fruits!Prunes et cerises en formation sont choquées,des grappes de fruits rouges sectionnées sont perdues,des arbres exposés semblent avoir été fouettés...ce que je veux exprimer avec cet article,c'est que la vie d'un jardin passe aussi par des événements climatiques forts et violents comme un orage de grêle.

Peut-être que Mamert,Pancrace et Servais sont derrière tout cela,à moins que ce ne soient Estelle,Achille et Rolande? Attention selon les régions ce ne sont pas les mêmes prénoms...et certains rajoutent St Boniface!!!

A quels Saints se vouer? Plus terrible et si c'était cette fameuse lune rousse qui était responsable...brrr, j'en ai froid dans le dos!


Après la pluie le beau temps,voilà un dicton que j'aime bien et les premières fleurs de rosiers et de "la montana"donnent le ton.


Un autre article jardinage vous attend,mais pour cela vous devez aller consulter "Trail des...et formation en..." dans le mois d'avril 2010! Et oui,j'ai enregistré en attente ce thème de taille des fruitiers dès avril et je ne peux pas le déplacer ( ou dans l'incompréhension ?) ! Cet informatique,quel mystère!















































































































dimanche 9 mai 2010

ORSAN

Au début du 12 ème Robert d'Arbrissel traverse les terres du Berry pour rendre visite à son ami Pierre de l'Etoile plus au sud à l'Abbaye de Fongombaud.
L'archevêque Léger ( ou Léodagaire) de Bourges demande à le rencontrer et le prie de fonder un monastère de son ordre sur ce territoire berrichon.
Le seigneur Alard de Chateaumeillant donnera de ses terres sur son domaine de Maisonnais,c'est ainsi que naît le Prieuré d'Orsan vers 1107.
Agnès de Seuly,épouse répudiée d'Alard sera la première prieure de la communauté.
Comme de nombreuses femmes"divorcées" ( suite à une loi bien arbitraire de l'époque!),veuves ou filles mères Agnés avait rejoint les troupes des Fontevristes;cet Ordre particulier permettait à ces femmes de garder un rang social et une dignité de vie.
Robert d'Arbrissel a ouvert une fenêtre de lumière et d'air à ces femmes brimées,rejetées et victimes de ségrégations...même si la forme change ce fond semble bien être toujours tristement d'actualité .Rien n'est acquis,la vie serait-elle un combat perpétuel?
Les terres d'Orsan sont décrites comme un lieu sauvage et inculte,un désert dans toute sa plus belle expression!
L'étymologie de ce nom viendrait du latin "ursus":ours.
Selon les écrits relatant l'histoire du site,cet endroit était un de leur repère depuis le fond des âges?
"Oursine le temps viendra"était la devise du Duc Jean de Berry,les Anciens ont mis la petite et la grande ourse dans le ciel étoilé,les hommes préhistoriques avaient un relationnel conflictuel et de divination avec ce plantigrade puissant et "Baloo" est le fidèle protecteur de "Mowgli".
Plus près de nous nos chérubins ne s'endorment-ils pas avec un ours en peluche dans les bras tout près de leurs coeurs ou,au goûter ils le savourent quand il est au chocolat!
Enfin quand un homme est d'un caractère irascible ,bourru...ne dit-on pas de lui "Quel ours!".
L'homme avec cet animal ( comme de nombreux autres) entretien depuis longtemps une savante communion ,comme si l'un voulait gagner en humanité et l'autre perdre en animalité. Un face à face digne d'une fraternité complice mais aux risques permanents tant pour l'un que pour l'autre.

Lors de votre visite aux jardins du Prieuré,forcez le pas vers la promenade du bocage et particulièrement ce qui se nomme l'île.
Le sous-bois en ce moment est enneigé de fleurs blanches,c'est la pleine floraison de l'ail des ours ( Allium ursinum ).

Alimentaire par excellence bien que repoussante pour les herbivores,c'est une plante médicinale connue depuis de longues dates par les Celtes et les Germains. Ce végétal social et envahissant apprécie les sous-bois humides d'Orsan.

En feuille il ressemble au muguet,mais dès que l'on froisse ses feuilles,ses tiges ou ses bulbes une tenace odeur de ciboulette vous monte aux narines.

Par contre aucun lien avec notre "nounours vedette"pour expliquer ce nom vernaculaire?

Décidément "frère ours"est à toutes les sauces...mais tout de même prenez garde de ne pas être nez à nez avec ce glouton de miel;aie,aie aie à son coup de patte!

jeudi 6 mai 2010

Il pleut!

Ouf la pluie est tombée abondamment sur Orsan (env 90mm ), et cela pour le plus grand bonheur du jardin.
Malgré ce déluge généreux,le travail ne peut s'interrompre surtout du coté des tailles car les haies montrent clairement leurs grandes pousses printanières.
Seul inconvénient, les outils électriques sont à proscrire sous cette humidité et sont donc au repos dans l'atelier! Alors il faut s'adapter et c'est avec de l'huile de coude et les cisailles manuelles que le chantier s'effectue.
Direction la "haie de saules" pour une coupe à priori simple et banale...
Cette haie s'appelle ainsi car elle comporte de magnifiques spécimens "d'arbres de la fièvre".
Selon la Théorie des Signatures,les saules peuplant les lieux humides et marécageux infestés de la malaria ( mauvais air!)...ces mêmes arbres devaient guérir de cette maladie et des fièvres qui en résultait.
Dans cette même logique "poussant" les pieds dans l'eau sans présenter une quelconque gêne,les saules doivent être efficaces contre les maladies dues "aux pieds mouillés".
L'écorce au goût amer était proche par sa saveur de l'écorce du quinquina;remède connu contre la malaria. La décoction d'écorce de saules devient une médication contre la malaria et plus douteux contre la fièvre;paludisme et fièvres de toutes origines étaient plus ou moins confondues.
En 1829,M Leroux isola un extrait de l'écorce du saule qu'il nomma salicine. A rapprocher du nom latin du genre des saules, Salix.
Dans le même temps Pagenstecher ( pharmacien Suisse) obtint par distillation des fleurs de la reine des prés ( Spiraea ulmaria),l'aldéhyde salicylique.
Après transformation cette obtention devient l'acide salicylique.
Cet acide et la salicine s'avèrent avoir la même structure de base. D'autres hommes et après de multiples transformations mirent en évidence l'efficacité de l'acide salicylique sur le traitement des fièvres.
Un chimiste entreprit la synthèse à l'échelle industrielle de l'acide acétylsalicylique; l'aspirine était né!
Depuis cette molécule connaît un succès sans faille et connaît une suprématie sans partage pour ce qui est du médicament le plus consommé.
Le nom d'aspirine est un bon exemple de nom vulgaire qui a basculé dans l'industrie;le préfixe "a" pour rappeler l'acétyl et "spir" pour la spirée qui produit initialement l'aldéhyde salicylique.

C'est donc sous une officine naturelle que nous posons nos échelles. Au delà de la taille du tout-venant de la haie il y a le nettoyage du bois mort du sureau.

Puis c'est au tour des grands salix,ce moment est toujours privilégié et attrayant.Car sitôt grimpé dans leurs frondaisons,les angles de vues sur le jardin sont différents et intéressants.



A chaque fois que je suis dans ces arbres pour leurs soins , je m'identifie et je comprend ce que vit le personnage central du " Baron perché", roman à la gloire de la vie d'un aristocrate de Ligurie dans les arbres écrit par Italo Calvino.

C'est aussi le bon moment pour redresser ce chêne spontané et le guider pour qu'il s'élève.
Dans l'avenir il sera un bon remplaçant, si d'aventures l'un ou l'autre des grands arbres présents venait à disparaître.

Les grandes échelles étant de sortie,autant en profiter pour refaire une forme aux sphères de pruniers myrobolans qui sortent de la haie.


Non loin des topiaires boules , le lierre qui n'est pas un parasite couvre les troncs. Il utilise le tronc comme support pour se hisser du sol et fleurir à la lumière.
Cela n'empêche pas de lui donner forme en le taillant serré comme une chaussette sur les premiers mètres de l'écorce des saules.
Puis de le laisser s'épanouir plus haut dans la cime.

Une haie,une banale et simple haie au premiers abords,recèle une richesse de travaux variés, d'histoires et de recherches! Encore faut-il aller à sa rencontre avec une volonté de quête...et encore je ne vous parle pas des trésors que la haie nourrit à ses pieds!
Plus simplement, n'est-ce pas toute l'obligation du jardinier que de donner de l'intérêt à son travail?