Le blog du jardinier a changé d'adresse !

Retrouvez les derniers articles du jardinier sur Villa Ursinus, le journal du prieuré Notre-Dame d'Orsan.

jeudi 29 avril 2010

"Oiseau de pluie"

Les surfaces engazonnées des jardins du Prieuré sont équipées d'une irrigation intégrée,ce type d'arrosage présente de nombreux atouts;discrétion du réseau lors de la visite,la quantité d'eau distribuée tout comme sa répartition sur le sol sont maîtrisables.
Quelques entreprises spécialisées dans ce créneau proposent l'étude du système,la fourniture des pièces et l'installation du réseau d'arrosage;en cherchant bien vous trouverez bien sûr le nom d'origine de la marque de fabrique du système d'irrigation d'Orsan...?
L'économie et l'usage de l'eau sont ainsi au plus proche du raisonnable,et pour éviter une forte évaporation et la tentation au jeune public "des jeux d'eau",une programmation par séquences ouvre l'arrosage en fin de journée.
Tout est au mieux dans le meilleur des mondes...sauf que bien sûr une telle installation nécessite régulièrement en saison un coup d'oeil.
De plus il est nécessaire de posséder toute une batterie de pièces détachées et d'appareillages pour répondre aux éventuelles pannes...surtout celles qui interviennent aux mois de juillet et août!Les quelques jours de délais de livraison peuvent être fatals aux fétuques,ray-grass et agrostis sans boisson sous le soleil!

Alors dans des caisses aux diverses cloisons nous avons des ressorts,des tuyères,des cracheurs,des joints,des buses diverses,des filtres,des boîtiers de commandes,des électro-vannes...etc,etc.
Et régulièrement un incident nouveau intervient...auquel bien évidemment...nous n'avons pas la pièce en collection!;il faut donc se la procurer dans l'immédiat au plus vite (merci le dieu Chronos...) et la prévoir en stock pour la suite.

A l'ouverture du circuit en ce moment c'est la révision incontournable du bon état des buses de sorties,et le remplacement automatique de celles qui sont défectueuses.
Puis surtout le nettoyage du filtre juste avant la buse,celui-ci bloque dans son panier grillagé toutes les impuretés comprises dans l'eau qui irrémédiablement obstruent la buse.
Minuscules cailloux,ou résidus plastiques suites aux travaux d'installation. Lors du perçage des canalisations pour la prise en charge de ramifications du réseau,des infimes éclats tombent dans les tuyaux. Et malgré toutes les précautions prises pour la mise en route inaugurale..nous en retrouvons dans les filtres des années après!
Les conséquence sont simples et rapidement visibles par les dégâts occasionnés;l'eau ne sort plus et le gazon meurt sur les zones asséchées.

Ainsi Laurent minutieusement remplace chaque filtre par un autre propre,ceux qui ont été prélevés dans les tuyères seront lavés ultérieurement pour la rotation de l'année prochaine.
Ceci fait,rien n'est gagné pour la saison en cours,nous devons toujours avoir un regard sur l'arrosage lorsque celui-ci est sollicité.
Mise à part le temps d'intervention pour une importante panne survenant à l'improviste en saison,la maintenance d'un tel système d'irrigation nécessite environ 50 heures par année de service...ridicule comparé aux dizaines et dizaines d'heures que nous passions avec nos tuyaux percés!Sans compter la bien mauvaise efficacité et la consommation excessive d'eau en ces temps là,et oui je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...
Une fuite par ici,la programmation qui défaille,un arroseur ou une tuyère qui sont déréglés...et mille autres petits grains de sable qui viendront nuire au bon déroulement de l'affaire!
La plus lourde panne qui nous hante (..et que nous avons déjà essuyée en plein été!!!) c'est la même crainte que pour nos ancêtres "les gaulois";celle que le ciel nous tombe sur la tête!
En effet la foudre réduit à néant tout le réseau électrique qui est un des poumons d'un tel système d'irrigation...et là "bonjour" pour disposer des bobines et autres condensateurs nécessaires dans les plus bref délais,sans compter que ce genre de réparation ne se fait pas avec un sécateur et une serpette!
Bref,avec l'électricité c'est une obligation que d'avoir à ses cotés des hommes au courant....autre histoire!

mardi 27 avril 2010

Fleurs,sex and sun...

"Votre jardin est magnifique,mais il manque de fleurs!".

Dur,dur que d'entendre cette remarque...car je la trouve bien inadaptée!Je saisis le fondement de cette réplique,un amateur de jardins habitué au style "Jardin de cottage" avec ses grands mixed- border de vivaces ,rosiers anciens et autres plantes cultivés pour leurs fleurs se trouve bien désorienté dans le cadre du Prieuré d'Orsan.

Pourtant il suffit de se renseigner sur le thème des jardins que l'on visite pour apprendre à les recevoir;un tableau impressionniste de Monet ne peut pas être perçu comme un tableau abstrait de Dali!

Ceci dit,il bien légitime de n'apprécier que "les jardins de fleurs" au détriment d'autres styles;mais comment ne pas envisager que la définition d'un jardin n'est pas seulement associé à la présence de fleurs!Un cimetière pleinement fleurit au moment de la Toussaint est-il un jardin?Pourtant ce ne sont pas les fleurs qui manquent !.

"Les fleurs"ne sont pas toujours au ras du sol,parfois il suffit de lever le nez...


Là,ornant les cordons de poiriers...


Là,habillant les palmettes obliques des poiriers....


Là,couvrant les palmettes à la diable de pruniers..


...St Catherine.


Là,décorant les pommiers tiges "plein-vent" du verger...



Là,éclairant les cognassiers palissés des gloriettes de la fontaine...



..ou sur les palmettes à la diable dans le labyrinthe.


Là ,discrètes sur les palmettes de corymbelles à bleuets...




Là,inondant le tunnel des cerisiers palissés...sans compter ce qui est à venir sur les néfliers et sans oublier ce qui est passé sur tous les petits fruits!...Rassurez moi,ce ne sont pas des mirages mais bien des fleurs!


Nous allons rester avec nos très chères fleurs pour reparler de la vie cachées des plantes.
Avec le coudrier (plus connu du service des moeurs sous le nom de noisetier!),il avait été question d'une plante portant à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles; il s'agissait d'un arbuste monoïque.
D'autres végétaux sont franchement hermaphrodites,ils portent des fleurs qui ont à la fois les organes mâles et femelles;pistil et étamines composent la fleur.

C'est la cas par exemple pour des fruitiers comme les poiriers et les pommiers,pour ne citer que ces deux adeptes...

Beaucoup d'entre vous ont bien sûr remarquer que tous les houx ne portent pas des baies rouges sur leurs rameaux,lorsque c'est le moment des décorations de Noël et que la récolte est ouverte.
Normal,le houx est une plante dioïque c'est à dire que le genre Ilex présente des sujets ne portant que des fleurs mâles et des sujets ne portant que des fleurs femelles!Et c'est bien connu seules les mamans ont les bébés...alors si par malchance c'est un pied mâle qui est planté au fond de votre jardin,raté pour les décors de fêtes de fin d'année!
Une plante bien connue des jardins est de même physiologie,il s'agit de l'if (Taxus baccata),les sujets sont différenciés sexuellement.

Voici "madame If" très reconnaissable à ses fruits rouges (arilles)...

...et "monsieur If "en fleurs.
Les plantes ne manquent pas d'atouts pour assurer et maintenir la propagation du genre et de l'espèce dont ils sont dépositaires.
Nous avons découvert trois modes de reproduction sexuée,mais certaines plantes vont plus loin utilisant le mode asexué!
C'est le cas d'un lascar comme le bien connu saule blanc par exemple. Si lors d'une tempête une de ses branches est brisée et trouve au sol des conditions favorables,comme être entraînée par l'eau et enfouie à demi dans des alluvions..et bien elle possède cette capacité de s'enraciner.
Petit rappel,il ne s'agit pas d'un nouvel individu mais c'est le saule mutilé qui est dupliqué;autrement dit,c'est ce fameux clonage mais version naturelle!
Les hommes et plus particulièrement les jardiniers ont remarqué rapidement cette faculté chez de nombreux végétaux et dès lors, le provoquent à leurs guises par greffage,marcottage ou bouturage.


















































vendredi 23 avril 2010

Petits détails...grandes incidences?

Les petits ruisseaux font les grands fleuves,de même des petits tours de main par-ci ,par-là façonnent un jardin.

Anodins de réalisations,ces mini coups de mains créent l'ensemble et procurent l'atmosphère si personnelle à Orsan.

Avoir "la main verte"! Le sens le plus répandu de cette expression est celle d'une grande aptitude aux techniques du jardinage et une forte réussite dans les résultats obtenus.

J'ajouterai à ces définitions,celle qui consiste à avoir des actions bienfaisantes pour la terre;des gestes de vie au pied de la lettre.

Pour traverser les blés et marquer le croix de St André qui divise l'épeautre en quatre triangles égaux,la coupe des excès de céréales est réalisée à la cisaille plutôt que l'utilisation d'un herbicide systémique.

Le façonnage aux petits soins du parterre se poursuit en ses limites,c'est au couteau à désherber que les céréales de bordures(hors du cadre des bambous),sont éliminés par Laurent.


Bien sûr il doit être à genou pour arracher les blés indésirables,qui risqueraient dès lors de verser sur les gazons.


Ah,le mythe du beau gazon!Pas de pâquerettes,de bugles rampants et achillées...Le désherbant chimique sélectif est de rigueur et incontournable surtout pour la lutte contre le trèfle par exemple. Seul récalcitrant aux molécules de synthèse;le chiendent!Et oui,en tant que graminée au même titre que ses consoeurs qui entrent dans les compositions des semences de gazons,il n'est pas reconnu par les produits et il passe au travers.

Dans le potager d'Orsan la recherche d'une pelouse aux allures ornementales parfaites n'est pas dans le cahier des charges,les plantes adventives rosettes comme les pissenlits sont extirpées au couteau à désherber voire...simplement de cuisine.
En exécutant ce travail je me suis remémoré des années en arrière,lorsque mon père me faisait faire cette cueillette dans les prairies des alentours de notre maison familial pour le plus grand plaisir de... nos lapins!
"Taraxacum" est en pleine floraison en ce moment et sa chasse est aisée dans le vert de nos gazons,à noter que cette plante comme de nombreuses autres intruses,possède une grande capacité d'adaptation!
En effet,le pissenlit produit des inflorescences en dessous de la hauteur de coupe sélectionnée sur la tondeuse,donnant des capitules de moins d'un centimètre de longueur de tige;des variétés "acaulis"conçues mécaniquement .
Au delà de l'impact polluant évité sur la planète qui est bien l'essentiel et évidemment un atout majeur à rechercher,ces petits détails de travaux sont en finalité également un gain de trésorerie...à condition que l'exécution manuelle pour la tâche soit d'un coût moindre que l'achat de substances chimiques?.
Le nerf de la guerre n'est-ce pas l'argent?Mais là c'est existentiel!













Tri,Nid,Thé...

Après des observations méticuleuses à leur domicile proche de l'Arnon,ce sont les noms judicieusement choisis des trois poules "Noires du Berry"livrées par un ami jardinier sur les terres d'Orsan.
"Tri",pour la première car elle paraît très sélective pour le choix de ses grains de blé!
"Nid" pour la seconde...qui apprécie la paille sous ses pattes!
"Thé" pour la troisième particulièrement active à cette heure de l'été.

Mais "Surprise",c'est une quatrième locataire que je découvre dans le carton de livraison!Après des explications concrètes par mon spécialiste sur la vie et les moeurs de cette race de poules,voici la raison de cette surprise livrée au dernier moment;à raison de trois oeufs par poule,la douzaine est plus vite dans le panier chaque matin?
Avec toutes ces précisions vous pouvez les différencier aisément sur la photo... repérez les très justement!
Ce quatuor (après une course-poursuite derrière une fuyarde opportuniste et vive!)est installé dans une volière "made in Orsan",en gaulettes de châtaignier...et toit grillagé pour la lumière et la vue extérieure.

Couverture pas très médiévale,mais sans une telle maison protectrice "Pim,Pam,Poum" les poules précédentes des jardins d'Orsan y ont laissées des plumes...!Alors désormais "Dame Fouine"et"Mister Goupil" vont s'y casser les dents et le nez...à moins d'être équipés comme Mac Gyver ou 007.

...et voici Pierre,Paul,Jacques!


Un autre trio,celui des chênes pédonculés. Ces triplés du même âge et de la même famille présentent des apparats criants...

Pierre est totalement nu!


Paul a encore ses feuilles mortes!

...et Jacques est recouvert de sa peau verte neuve.
Comme les Gallinacées,ces Fagacées aux silhouettes apparemment si semblables en saison,ont bien leurs personnalités indépendemment les uns des autres.

Les différences,la diversité et les contrastes de la vie sont une richesse inestimable,toutes ces nuances forment un tout attrayant ou l'ennui n'a pas de place! Quand serait-il d'un monde de clones?

Les positions ont changées...alors qui est qui et où?








jeudi 15 avril 2010

Pauvre merlette...

...elle se croyait cachée sous les grandes feuilles du lierre,assurant du même coup une bonne protection à sa nichée lorsque les jardiniers ont montrés le bout de leurs nez!En effet ce lierre grimpant contre notre volonté dans le sureau "parapluie" devait subir une taille de remise aux normes,mais devant cette découverte ornithologique si touchante le travail est reporté à plus tard en saison. Inutile de nuire à la vie de cet oiseau utile et présent abondamment dans le jardin,"Hedera"restera un toit pour "Turdus" suffisamment de temps pour que "Dame Merle noir" mène à bien sa tâche.





Laurent est affairé dans la haie des vergers,il s'agit d'un élagage pratiqué au sécateur de force et à la scie. Cette haie champêtre est composée d'essences locales comme le sureau commun,le fusain d'Europe,l'érable champêtre,le merisier,le noyer commun...


Pas de taille annuelle et stricte comme les haies du cloître pour tout ce petit monde mais une taille de rapprochement effectuée environ tout les deux à trois ans.

En effet les branches latérales de la haie en s'allongeant viennent s'étendre et s'appuyer sur les plantations de cormiers et de bigarreautiers,produisant un ombrage néfaste au bon développement des fruitiers.

Mais que peuvent bien faire Kilian et Mickaël auprès de cet if? Cherchent-ils des truffes,des morilles ou du pétrole?

Non ,rien de tout cela bien sûr! Il s'agit d'un programme de fertilisation pour les"Taxus".

L'apport de la nourriture se fait dans des trous confectionnés à l'aide de la barre à mine,d'une profondeur d'environ 50cm ils sont espacés de 30/40cm.

Ces trous sont réalisés à l'aplomb de la ramure des arbres,c'est là que se trouve le chevelu intense qui absorbe les éléments nutritifs.

Le fertilisant est composé d'un mélange d'engrais minéral (8-5-14),de sable et de terreau.Avec un petit transplantoir le substrat est déposé dans les trous de nourrissage,un léger bambou permet de tasser et de le remplir correctement.

Les ifs bénéficient de ces "carottes toniques" tout les deux ans,voire tout les ans si l'emploi du temps n'est pas surchargé!



















jeudi 8 avril 2010

Peintures de guerriers?

Les pommiers de l'accueil seraient-ils sur le sentier de la guerre?Il y a bien un combat en cours,mais il s'agit d'un affrontement sobre...sans hémoglobine!
L'arme utilisé est le badigeon;c'est la pâte onctueuse blanche que Simon applique méticuleusement avec un pinceau sur le tronc de l'arbre.

Cette solution se trouve dans le commerce toute prête à l'emploi pour cet usage,le coût peut être un frein pour cette option.
L'autre possibilité est d'acheter de "l'oxychaux" et de confectionner soi-même la préparation.
Attention aux projections lors de l'addition de l'eau sur la chaux!(lunettes et gants sont conseillés).De plus il est primordial d'utiliser un récipient de métal lors du façonnage de la décoction,et surtout attendre que la température baisse pour enduire l'écorce.
Ce badigeon est "une arme de couverture",à base de chaux il "alcalinise"l'écorce des fruitiers ce qui offre un support peu favorable aux mousses et lichens.
Le badigeon englue les larves et oeufs d'insectes dissimulés dans les anfractuosités de l'écorce...c'est la méthode des éléphants ou des buffles avec les bains de boue.
Enfin cette pommade blanche n'absorbe pas la lumière dans sa totalité (à contrario d'un revêtement sombre),un effet protecteur contre le soleil est envisageable par ce biais.

Cet enduit de façade est à refaire au minimum une fois par an car le badigeon est lessivé par les eaux de pluie au fil des mois.
A Orsan "les pieds blancs" sont parés pour le sentier paisible de la saison 2010,Hugh!


A la demande générale...voici revenir le temps des énigmes et mystères des jardins du Prieuré.
Que dissimule ce tronc de toile?

Indice:Colonne rafraîchissante!

dimanche 4 avril 2010

Trail des Monts du Boischaut et formation lente sur 5ans!

Avec le Loup blanc (Dec 2009)...vous connaissez mon penchant pour la course à pied,ce week-end de mai ,j'ai arpenté les terres de Palluau sur Indre avec un trail de belle qualité.

Un peu d'explication tout d'abord avec certains termes:en course à pied un trail est une distance supérieure ou égale à 42 km parmi les bois,sentiers et les chemins en pleine nature, en dessous de ce kilométrage cela s'appelle concrétement une course nature.

Ces fameux 42,... km sur bitume deviennent un marathon et un semi pour bien évidemment la moitié !

Pour les mordus "like me' de ces foulées tout terrain,cochez dès maintenant dans votre agenda 2011 ce trail sillonnant le paysage de l'Indre,les organisateurs et les bénévoles de cette manifestation sauront vous recevoir et seraient heureux de vous avoir au départ de ce trail qui mérite de vivre.


Revenons au jardin avec mon histoire de palmette poussive ( voir août 2009) et le suivi de son élaboration.

Celle-ci au début de l'année 2010 offrait donc quatre longs allongements,productions censées donner les futures charpentières de la palmette.
Si ces allongements sont laissés tels quels,le risque consiste dans le fait que les yeux des trois tiers bas restent latents et endormis à jamais!
La sève allant droit vers le hauts des tiges,seuls les boutons des extrémités seraient réveillés et aptes pour faire des coursonnes.


Donc,c'est sans regret et sans crainte que ces allongements sont coupés et rabattus chacun d'eux sur un oeil latéral.
Il sera nécessaire au fil de la construction de ces charpentières d'alterner chaque année le coté ou l'oeil est pris,ainsi la tige montera droite car dans le cas contraire elle serait déportée.
Visible sur la photo de la palmette en question,c'est seulement 20/25 cm d'allongement qui est conservé et à ce rythme cinq années seront incontournables pour reconstruire ce double U.
J'espère ne pas être trop gourmand et péché par précipitation...des jardiniers inflexibles ou des ouvrages proposent éventuellement un montage par allongements de 15/20 cm pour assurer le réveil des yeux!
Parallèlement à cette taille de formation,une taille de fructification doit commencer sur les yeux qui vont débourrer dans ces parties conservées.

Trail et taille de formation,quel lien peut-il bien avoir? C'est très simple,la négligence et la méconnaissance sont de lourdes entraves pour la fructification d'un projet.
Analyser ce que l'on veut faire voire ou l'on met les pieds permet de se préparer en orientant un travail adapter pour atteindre l'objectif.
Évidemment d'autres événements peuvent ruiner le projet...mais de nombreux atouts sont assurés par ces préparations précises.
Cinq ans minimum pour atteindre le parcours total d'une palmette double U et combien ?, pour être au départ d'un ultra trail au parcours d'un minimum de...80 km!

jeudi 1 avril 2010

Identité végétale

Le sécateur en main prêt à intervenir n'est pas la seule condition pour assurer l'opération de taille de fructification!Il est important de connaître ce qui est en face de soi;fruitier à pépins ,à noyaux?

Puis de reconnaître ...ou d'apprendre les différentes composantes de cet arbre. Chacunes de ces parties à un passé qui peut s'analyser,un rôle et un avenir évolutifs et prévisibles selon le travail exécuté.

Si la technique de travail standard est commune aux fruitiers à pépins,le résultat varie selon la variété,d'un sujet à un autre pourtant de la même variété et...d'une année à l'autre.

En effet toutes les variétés n'ont pas les mêmes caractéristiques de fertilité et de vigueur. Un fruitier aux caractéristiques de forte vigueur et d'infertilité prononcées naturellement,possèdent "ipso facto"des facteurs contraignant pour le mener en forme palissée de faible dimension.

Dans un jardin suffisamment vaste,les différences de qualités de la terre et les variations d'exposition engendrent bien souvent des réponses diverses à la taille.

A noter le phénomène de production en alternance des arbres fruitiers;ils "donnent"une année puis "se reposent" l'année suivante et reprennent un cycle productif...un bon jardinier sait et peut enrayer ce mode de fructification alterne ???

Observons avec un oeil de détective la carte d'identité du pommier (celle du poirier est une proche cousine),avec ses signes particuliers;



Voici le rameau ,il ne comporte que des yeux à bois. Cet organe sert à augmenter la dimension de l'arbre ou par application de la taille tri- gemme(à trois yeux) il peut devenir une coursonne (partie du rameau travaillé pour produire des yeux à fleurs,).

Certains rameaux excessivement développés sont appelés gourmands,ils sont difficiles à mettre à fruits car très vigoureux. De plus ils déséquilibrent la ramure de l'arbre et sont donc souvent indésirables,leurs éliminations par taille sur empattement est conseillé. Un autre type de gourmand est à combattre sans hésitation,c'est celui qui se déclare sous le point de greffe et qui en réalité,est le porte-greffe et non la variété souhaitée.


Le bouton à fleurs et donc à fruits est l'aboutissement du travail de taille depuis un oeil à bois. Il renferme l'embryon d'une inflorescence sous ses écailles,sa forme globuleuse est ce qui permet de le différencier des autres productions. C'est un élément précieux qui fixe éventuellement à cet endroit la fructification pour plusieurs années.


Le dard est un élément très court (le bourgeon pointu sous le doigt!),lisse quand il est jeune et avec des rides quand il est plus âgé. Cet un organe en attente...trop de sève brute et il part à bois,suffisamment de sève élaborée il devient une lambourde!En végétation le dard est entouré d'une rosette de feuilles,selon le nombre de feuilles on peut deviner en fin de saison son évolution pour l'année suivante.


La lambourde est un dard avec un bouton à fleurs à son extrémité. C'est une bonne évolution vers une zone de fructification.


1


2


La brindille est un rameau court,grêle et souple ( max: 20 cm de long).Quand elle ne comporte que des yeux à bois elle est dite "brindille simple"(photo 1),et lorsque à son extrémité se trouve un oeil à fleurs (photo 2) elle se nomme "brindille couronnée".On ne taille pas ces organes,et trop de sève sur une brindille simple peut la transformer en rameau à bois...tout est à refaire!






Après sa première production,un oeil à fleurs évolue en bourse fertile.

C'est une évolution favorable à l'émergence de dards , lambourdes et faibles brindilles simples puis couronnées.

Donc très intéressant pour le maintien de la fructification à cet endroit.


Ce n'est pas le tout de connaître les différents instruments d'un orchestre,il faut maintenant battre la mesure...et que la symphonie soit!